Avant-hier, mon entreprise m’a envoyé à Lyon pour assister à un congrès où j’en suis venu à discuter de la situation actuelle avec d’autres participants, et bien évidemment du flux de migrants vers l’Europe. J’ai alors remarqué lors de ce débat que beaucoup amalgamaient indifféremment patriotisme et patriotisme. Une erreur qui a contribué à susciter pas mal de désaccords. Or, si les deux concepts peuvent éventuellement être reliés, ils ne ne doivent pas être mélangés. Le patriotisme peut se définir comme l’attachement de son pays, un amour assez ardent pour qu’on soit décidé à le protéger. Il est régulièrement confondu avec le nationalisme, mais c’est dans les faits une idée largement plus ancien, qui bénéficie d’un assortiment idéologique moins imposant. Le nationalisme exige que les nations existent comme entités formelles; le patriotisme peut simplement signifier l’attachement à un milieu, une commune et ne fait pas appel à l’idée précise de « nation ». Le patriotisme est davantage un ressenti qu’une conviction politique, au final, mais il peut quand même inciter à l’action de multiples manières, notamment en temps de conflit. On pourrait sûrement imaginer qu’il se développe dans l’ombre du conservatisme, mais ce serait passer sous silence le fait que les régimes d’extrême-gauche se sont fondés sur le loyalisme patriotique. Ainsi, par exemple, l’Union Soviétique s’y est référée au cours de la seconde guerre mondiale, dite Patriotique : la Seconde Guerre mondiale). Dans des contextes particuliers, le patriotisme sert servir de plaque aux partis, comme cela s’est produit en Angleterre au 18e siècle, quand le mot « patriote » en est venu à évoquer une idéologie nationaliste; pour autant, des alliances de ce genre ne sont jamais très stables. Si j’ai un seul regret vis-à-vis de ce meeting, c’est de n’avoir pas eu eu un moment à moi pour mieux profiter de l’endroit. Je n’avais encore jamais visité le coin et j’aurais apprécié profiter de quelques heures de liberté. Cependant, nous avons passé tout notre temps cloîtré dans une salle de meeting. Et pour bien enfoncer le clou, dans des salles livrant une vue somptueuse par la fenêtre ! Je crois que mon employeur est parvenu à réinventer le supplice de Tantale. Heureusement que l’organisation était d’exception, ce qui consolait un peu.